LE COEUR
ET LES EMOTIONS
Le coeur, un organe indispensable pour ressentir des émotions ?
La greffe et son évolution
Une transplantation cardiaque est une intervention chirurgicale. Elle consiste à remplacer le cœur biologique d'une personne malade par un cœur sain. Ce nouveau cœur appartient à un donneur en état de mort encéphalique, toutes les activités de son cerveau se sont arrêtées, et de façon définitive. Un patient qui bénéficie d'une greffe est généralement victime d’une forte insuffisance cardiaque, il ne peut plus vivre longtemps. Le cœur ne parvient plus à exercer correctement sa fonction pour faire circuler le sang. La transplantation cardiaque est la dernière solution pour que le patient puisse continuer de vivre et par la suite reprendre une vie normale. On compte près de 3500 greffés par an dans le monde, nombre qui augmente face au peu de cœurs disponibles et sains. Aujourd’hui, on peut observer de très grands progrès, et notamment avec les cœurs artificiels, cœurs presque autonomes qui remplacent un cœur humain.
1. La greffe de cœur naturel
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L’histoire des greffes
La première greffe de cœur a été réalisée en 1967 en Afrique du Sud, le patient a survécu 18 jours. Une deuxième intervention a été réalisée peu de temps après aux États-Unis. En France, la première transplantation cardiaque a été faite en 1968, à Paris mais le patient est décédé 53 heures après.
Le temps de survie suite aux greffes n'était, à cette époque là, que de quelques semaines. Le corps des greffés rejetait le cœur non biologique.
Au fur et à mesure des années, on observe des progrès, on préserve le cœur du donneur grâce au froid. De plus, il est possible de réaliser à l’avance un diagnostic du rejet pouvant avoir lieu. En effet, grâce à la biopsie endomyocardique, on prélève un petit morceau du ventricule droit, il est ensuite examiné.
En 1980, on commence les premières greffes de cœur artificiel, ceux-ci permettent de maintenir le patient en vie le temps qu'un cœur sain lui soit greffé. En 1986, en Europe, a lieu la première transplantation sur un patient ayant un de ces cœurs artificiels. Il est également possible de placer le patient sous assistance ventriculaire lorsque son état se détériore trop vite, il s’agit une pompe qui assure le débit cardiaque. De plus, un médicament, agent immunosuppresseur, va apparaître. Il s'agit d'un traitement anti-rejet. Comme l'indique le Dr Denizeau (dans la vidéo), ce traitement médicamenteux permet de prévenir le rejet du cœur du donneur et de désensibiliser l'organisme.
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La greffe
Afin de faire place au nouveau cœur, presque la totalité de l’organe est retiré du patient. Cependant, il y a tout de même certains éléments du cœur qui sont conservés. Il y a une partie de l’oreillette droite et une partie de l’oreillette gauche, ainsi que ses veines pulmonaires. Pour relier le cœur à la partie supérieure de l’oreillette gauche, aux artères aorte et pulmonaires, et aux veines caves supérieure et inférieure, il faut le suturer. Tout ce qui est dans le cœur, comme les vaisseaux sanguins, est également cousu. De plus, grâce au témoignage du Docteur Denizeau, nous savons qu'il existe des nerfs liés aux émotions qui sont reliés au cerveau mais aussi au cœur. Ces nerfs sont ainsi coupés quand on enlève le cœur du greffé, mais lorsque que le nouveau cœur est mis en place, les nerfs se reforment. Lorsque le cœur biologique du patient est retiré, une circulation extracorporelle est mise en place, il s’agit d’un système artificiel, le sang du patient est aspiré pour ensuite passer dans une pompe, puis réintroduit dans le corps du patient. Pour que le cœur reçu par le greffé batte de nouveau, il reçoit une secousse électrique à l’aide d’électrodes.
Schéma d'un coeur greffé
Suite à une greffe de coeur, il arrive que certains patients rencontrent différents problèmes. En effet, le problème le plus fréquent est le rejet. Il arrive que l'organisme n'accepte pas le nouvel organe car il lui est inconnu. Dans ce cas, l'organisme rejette le coeur greffé, le patient meurt. Le plus souvent, le rejet se fait dans le mois qui suit l'opération, au bout d'environ trois semaines.
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Des progrès
De nos jours, la probabilité pour un patient de survivre jusqu’à un an est entre 85% et 90%. De plus, plus de la moitié des greffés du cœur dépassent cette durée de survie et vivent jusqu’à une dizaine d’années, la probabilité est d’environ 55%. Entre 1993 et 2010, le taux de survie des patients greffés était de 53% à dix ans. Cependant, la survie maximale est d’environ 20 ans.
En France, 359 greffes de cœur ont été réalisées en 2009. Le nombre de greffés ne cesse d’augmenter au fil des années, il y en a eu 397 en 2012. Néanmoins, le nombre de greffons disponibles dans le monde est faible. Les patients doivent attendre près de 4 mois avant une éventuelle opération. Si celle-ci a lieu, le patient est prévenu le jour même le plus souvent.
Afin d'avoir plus de chance que la greffe fonctionne, il faut un bon suivi avant l’opération, et également un traitement anti-rejet.
De plus, il faut que le receveur soit compatible avec le cœur du donneur. En effet, il faut tout d’abord que le greffon assure une bonne circulation du sang. Il est aussi important que le groupe sanguin du receveur corresponde avec celui du donneur. Enfin, il faut que la taille et le poids du patient soient similaires à ceux du donneur également.
Cependant, aujourd’hui, le plus grand progrès est le cœur artificiel. Il va pouvoir devenir le futur cœur des futures personnes ayant besoin d’une greffe de cœur.
2. Le cœur artificiel et sa greffe
Aujourd’hui, une nouvelle solution apparaît. En effet, l’espoir et la possibilité de vivre avec un cœur artificiel croient de plus en plus. Un cœur artificiel est une prothèse pouvant remplacer un vrai cœur. Il a été créé de manière à remplacer le vrai cœur, à faire vivre celui qui le porte, et à ce qu’il puisse continuer de vivre comme une personne normale. Alain Carpentier est un chirurgien et cardiologue français. Il est le concepteur de ce nouveau cœur qui vient du laboratoire Carmat. Ce cœur artificiel a été mis au point en 2008, et en 2013, le professeur Carpentier a procédé à la première implantation de cœur artificiel chez un patient âgé de 75 ans. Ce dernier a survécu près de 3 mois. En août 2014, un homme âgé de 68 ans a reçu un cœur Carmat. Il vit désormais avec un cœur artificiel depuis 5 mois, et vit comme une personne normale. Au bout d’environ 3 mois, le patient a retrouvé presque toutes ses mobilités. Il est la deuxième personne qui ait reçu un de ces cœurs artificiels. D'après le Laboratoire Carmat, il serait possible de vivre au-delà de 5ans avec cette nouvelle prothèse. Ainsi, nous allons voir comment ce cœur fonctionne et permet de remplacer un cœur naturel.
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Sa composition et son fonctionnement
Le cœur est presque autonome. En effet, le patient est simplement relié à une ceinture qu’il porte autour de sa taille. Cette ceinture contient une pile à combustible (dans la pile, de l’électricité est produite grâce à l’oxydation qui est une réaction chimique). La ceinture est reliée au cœur du patient, et c’est la pile qui permet à la prothèse de fonctionner.
Le cœur artificiel fonctionne comme un vrai coeur. Cependant, sa composition en diffère légèrement: il est composé seulement de deux ventricules, les oreillettes ne sont pas présentent. De plus, il pèse près de 900g, contrairement à un coeur humain qui pèse environ 300g. Il a été conçu de manière à être compatible avec le corps humain, il est biocompatible. Il est également hémocompatible, compatible avec le sang.
Le cœur artificiel assure au mieux les mêmes fonctions qu’un cœur humain. Tout d’abord, il bat. Il effectue donc les contractions cardiaques, comme le coeur, et cela permet d’effectuer la circulation sanguine avec la diastole et la systole. Tout ceci se fait grâce à un système hydraulique qui se trouve dans la partie inférieure du cœur artificiel, il est donc sous les ventricules. Ce système est composé de membranes, d’un fluide hydraulique, mais surtout de deux motopompes. Ces dernières permettent la circulation du fluide. Celui-ci va alors créer une pression en alternance sur les membranes, c’est-à-dire du côté gauche, puis du côté droit. Ainsi, cela va aider à ce que les ventricules se remplissent de sang, il s’agit de la phase de dilatation du cœur, la diastole, puis à ce qu’elles se vident de sang, c’est la phase de contraction du cœur qui est la systole. Grâce à cela, le sang circule tel notre cœur.
Schéma du fonctionnement du coeur artificiel Carmat
De plus, comme le cœur humain, la prothèse s’adapte aux besoins physiologiques du patient (comme l’effort ou le repos). Par exemple, lors d’un effort physique, le cœur artificiel accélère ses battements. En effet, il adapte son rythme cardiaque. Ceci se fait en fonction des efforts fournis, de l’oxygène nécessaire, et probablement aussi en fonction des émotions. Cela signifierait que le cœur détecterait les hormones sécrétées dans le sang dues aux émotions. Seulement, ceci n’est pas sûr. Cette adaptation est possible grâce à des capteurs de pression et de position qui se trouvent dans la prothèse.
Le Docteur Denizeau nous a parlé de la greffe de coeur ainsi que de son évolution au cours des dernières années. En effet, la greffe peut se présenter sous deux formes. Premièrement, on peut prélever un coeur sur un donneur, cette greffe s'adresse surtout à des individus jeunes et elle peut entraîner des rejets. Pour éviter ces rejets, il faut désensibiliser l'organisme avec un traitement médicamenteux très fort qui peut être source de complications. Cependant, le nombre de donneurs reste insuffisant et le taux de succès est d'environ 40%. La seconde technique, plus récente, est l'utilisation de coeurs artificiels, mais ceux-ci sont très volumineux et ne peuvent, par conséquent, être implantés que sur des personnes d'une forte corpulence. Les pannes techniques pouvant survenir sont le principal problème de ces coeurs artificiels, elles peuvent entraîner la mort.




