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La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette

 

 

 

 

                La princesse de Clèves est une œuvre du XVIIème siècle, écrite par Madame de La Fayette de 1672 à 1677, auparavant publiée sous l’anonymat. C’est un roman historique qui met en scène une histoire d’amour entre Madame de Clèves et Monsieur de Nemours, les deux personnages principaux, au XVIème siècle. Deux grands thèmes sont présents à travers ce livre, grâce à la relation entre ces deux personnages, la passion et la jalousie. Nous allons découvrir ce roman en trois parties distinctes. Nous parlerons premièrement de l’auteur de La Princesse de Clèves, puis nous analyserons la présence des émotions dans ce livre à travers la passion et la jalousie qui y règnent.

 

 

 

  1. Madame de La Fayette

 

Madame de La Fayette, née Marie-Madeleine Pioche de La Vergne en 1634 à Paris, est une femme de petite noblesse. Elle vit avec son père jusqu'à ses quinze ans, qui décède d’une balle dans le torse en 1649, et sa mère ainsi que ses deux sœurs cadettes, Eléonore-Armande et Isabelle-Louise. En 1655, elle épouse le comte de La Fayette et devient donc Madame de La Fayette. Avec son mari, elle obtient deux fils, Louis de La Fayette né en 1658 et Armand Renaud de La Fayette, né en 1659. Madame de La Fayette est une femme très soucieuse de l’établissement de ses fils. De plus, la Comtesse de La Fayette est une femme d’affaires et paraît extrêmement active. Elle fréquente la petite cour de Fouquet, et y est désignée de « Non pareille ». A la Cour, elle exerce une activité diplomatique, c’est une femme de Lettres.

 

En tant que femme de Lettres, Madame de La Fayette reste toujours très discrète. En effet, chacune de ses œuvres sont publiées anonymement et certaines sont éditées à titre posthume. A travers ses différents ouvrages, elle exprime une variété d’émotions, la plupart du temps dues au sentiment d’amour. De plus, tous ses écrits trouvent une même unité relative à La Princesse de Clèves. Sa première œuvre connaissant du succès est La Princesse de Montpensier, publiée en 1662. C’est une nouvelle au sujet d’une femme qui porte un amour tellement passionnel, que celui-ci va l’emmener au suicide. En 1669 est publié le premier tome de Zaïde, Histoire espagnole et le second tome apparaît en 1671. Ces romans sont écrits en collaboration avec François de La Rochefoucauld. Celui-ci permet à Madame de La Fayette de rencontrer divers grands personnages littéraires du temps, tels Jean Racine et Nicolas Boileau. En 1678, son œuvre la plus célèbre fait son apparition dans la société. La Princesse de Clèves connait un très gros succès grâce à son histoire passionnelle. Puis, à partir de 1718, c’est le début des publications de ses œuvres posthumes. En effet, Madame de La Fayette décède en 1693, à Paris. La Comtesse de Tende est la première œuvre publiée à titre posthume, c’est une brève nouvelle, au même sujet que La Princesse de Montpensier. Enfin, en 1720 il y a l’Histoire de Madame Henriette d’Angleterre, qui restera une grande amie de Madame de La Fayette jusqu’à sa mort prématurée en 1670. La dernière œuvre de La Comtesse de La Fayette témoigne donc d’une forte correspondance amicale. De plus, elle laisse des pastiches exprimant son goût pour la « satire plaisante ».

 

Lors de la publication de La Princesse de Clèves en mars 1678, le livre parait sans nom d'auteur. Au XVIIème siècle, la publication anonyme est une stratégie aristocratique et féminine. L'écrivain ne dévoile pas son identité dans ce livre car la réputation d'un auteur peut en effet influencer l'avis du lecteur. Plus tard, en avril 1678, on découvre que l’auteur de ce roman n’est autre que Madame de La Fayette. Celle-ci, pendant quelques temps, refuse d’admettre qu’elle est l’auteur de La Princesse de Clèves, stratégie qui lui permet d’obtenir plus de publicité et donc plus de succès pour son œuvre.

Durant toute sa vie, Madame de La Fayette est une femme de lettres qui exprime les émotions et actions que certaines personnes sont capables de ressentir ou faire lorsqu’ils sont pris d’amour. Elle reste une femme autant active que connue à la Cour jusqu’à ses dernières heures. Elle détient une personnalité très stratégique et modeste tout au long de sa vie, ce qui lui permet, en partie, d’avoir du succès. Madame de La Fayette, à travers ses œuvres, parvient à exprimer les faiblesses et forces de chacun lorsqu’ils ressentent différentes émotions, telles la passion et la jalousie qui règnent dans le roman par exemple, que nous allons analyser par la suite.

 

 

2. La passion

 

 

La Princesse de Clèves est un livre qualifié de roman historique. Cependant, il est principalement connu pour son histoire d’amour dominée par la passion. Le terme de « passion » est omniprésent à travers la plupart des passages de ce livre.  Il est qualifié d’ «amour intense», ou encore d’ «émotion très forte qui va à l’encontre de la raison». En littérature, c’est un « état affectif intense et irraisonné qui domine quelqu'un ». 

 

La passion tient une place très importante à travers le roman de La Princesse de Clèves. En effet, plusieurs histoires d'amour passionnelles sont présentes, plus ou moins fortes, parfois à sens unique. Les plus importantes passions de cette histoire sont relatives à Madame de Clèves, qui est le personnage principal de ce roman. Monsieur de Clèves éprouve une forte passion pour sa femme depuis la première fois qu'il l'a vue. En effet, après l'avoir vue chez un joaillier pour assortir des pierreries, il se met à la recherche de l'identité de cette inconnue afin de la demander en mariage. Celui-ci parvient à la retrouver et leur alliance a donc lieu. Malheureusement, Madame de Clèves n'éprouve pas le même amour pour son mari que celui qu'elle reçoit. En effet, la Princesse de Clèves éprouve une folle passion pour Monsieur de Nemours depuis leur première rencontre. Ceux-ci se sont vus pour la première fois lors d'un bal durant lequel le roi les a invités à danser l'un avec l'autre. Monsieur de Nemours, grand-duc, se met à éprouver une passion similaire à celle de Madame de Clèves.

Cependant, ce duc est connu pour son grand succès auprès de la gente féminine et la Princesse de Clèves essaie de se convaincre de n'avoir aucun sentiment pour Monsieur de Nemours. De plus, pour Madame de Clèves, il est absolument impossible qu'elle trompe son si bon époux. Néanmoins, leurs passions ne vont faire que d'augmenter en dépit de leur discrétion mais également de leur ignorance. A la mort de Monsieur de Clèves, qui avait découvert le lien entre sa femme et le duc de Nemours, celui-ci exprime son dégoût pour leur relation passionnelle et en décède quelques temps plus tard. Madame de Clèves, totalement anéantie par le décès de son mari par sa faute, s'éloigne de monsieur de Nemours ainsi que de toute la société malgré la puissante passion qu'elle éprouve pour le duc. Celui-ci, désemparé par l'éloignement de la femme qu'il aime, décide d'aller la voir. Il y parvient grâce à l'aide de son ami proche, Monsieur de Guise, qui est également l'oncle de Madame de Clèves. Les deux amants parviennent enfin à se parler depuis leur première rencontre. Tous deux s'avouent leurs passions l'un envers l'autre, tout en les connaissant depuis déjà bien longtemps. Malheureusement, Madame de Clèves décide de ne pas se lier avec l'homme pour lequel elle est passionnée. En effet, d'après elle, ce ne serait ni juste ni droit et ce n'irait pas dans les mœurs. Ces deux personnages, tous deux amoureux et anéantis à cause de leur relation qui n'aura jamais lieu malgré l'envie, décident de ne plus jamais se voir et de s'oublier. Cette passion est donc la principale dans l’œuvre La Princesse de Clèves et est l'exemple que Madame de La Fayette veut donner de l'amour, un sentiment qui créé plus de douleur que de bien d'après elle, ses œuvres sont des avertissements contre la passion.

 

D'autres passions secondaires règnent dans l’œuvre, sans mettre en scène la Princesse de Clèves. Effectivement, différentes histoires sont racontées par les personnages principaux comme Monsieur de Clèves ou encore Madame la Dauphine au sujet d'autres personnages connus dans la cour mais qui n’ont pas de rôle tout le long du roman. Les histoires passionnelles secondaires les plus importantes sont celles de Sancerre, ami de Monsieur de Clèves, avec Madame de Tournon. Celui-ci était fou amoureux de cette femme qui lui promettait le mariage. Il décide de partir en voyage et son alliance avec sa bien-aimée est prévue à son retour. Malheureusement, lors de son retour, Sancerre apprend le décès de Madame de Tournon tout en découvrant qu’elle lui était infidèle, avec Monsieur d’Estouville. Ces deux révélations le mettent dans un état de folie mais également de tristesse, à cause de la passion qu’il éprouvait pour cette femme. De plus, il y a l’histoire du vidame de Chartres et de Madame de Thémine. Leur liaison risque d’être découverte par toute la cour à la vue d’une de leurs lettres passionnelles échangées. Cependant, Monsieur de Chartres est aussi le confident de la Reine, et elle n’accepterait pas que le vidame entretienne une autre relation, c’est pourquoi la lettre doit être très rapidement éloignée de la vue de la Reine. Le Vidame de Chartes joue avec l'amour entre plusieurs femmes. Les passions sont également variées pour les personnages secondaires du roman mais restent néanmoins moins fortes que celles des personnages principaux que l’on connait d’autant plus.

 

La passion est donc le principal sujet du roman La Princesse de Clèves. Il en règnent toutes sortes avec tous les personnages de l’histoire. Cependant, ces passions sont totalement différentes et la plupart mènent à des fins malheureuses. On peut donc voir, à travers ce roman, que la cour est envahie par toutes les passions et qu’elles y prennent une place très importante. Elle n’est toutefois pas la seule émotion présente à travers ce roman, ce que nous allons découvrir par la suite.

 

 

 

 

                                                                                 La Princesse de Clèves

 

 

 

 

 

 

 

 

                                      Le Duc de Nemours

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3. La jalousie

 

Comme nous l’avons vu précédemment, La Princesse de Clèves est un roman qui repose principalement sur les émotions, et plus particulièrement la passion. Cependant, une autre émotion tient sa place à travers ce livre, la jalousie. Elle est définie par un  « sentiment d’envie à l’égard de quelqu’un qui possède quelque chose que l’on a ou que l’on voudrait avoir. Cela s’accompagne souvent d’hostilité et de dépit ». En littérature, cette émotion est définie de « vif attachement à quelque chose ». 

On constate que la jalousie est également très présente dans le livre et plus ou moins intense selon les parties du roman. Tout comme la passion, la jalousie est une émotion qui est très différente selon les personnes qui la ressentent ainsi que leurs raisons.  Cette émotion se révèle plus forte pour le personnage principal, Madame de Clèves. En effet, lorsqu’elle apprend que Monsieur de Nemours, l’homme par qui elle est passionnée, échange des lettres avec une autre femme, elle ressent une forte tristesse ainsi que de la colère envers ces deux personnages. Madame de Clèves, après avoir appris leur échange, décide de s’enfermer chez elle. Elle découvre ensuite que cette lettre ne les concernait pas et ressent un soulagement intense en découvrant que Monsieur de Nemours n’entretient aucune relation. Cependant, Madame de Clèves reste jalouse chaque fois que son bien-aimé communique avec une autre femme qu’elle mais elle ne peut exprimer ce sentiment car sa passion est cachée et ne doit pas être découverte, par fidélité pour son mari. Madame de Clèves restera toujours très discrète, ne fera rien qui puisse la trahir au sujet des émotions qu’elle ressent malgré l’affliction qu’elle éprouve.

 

 Monsieur de Nemours connaît également le sentiment de jalousie. En effet, cette émotion s’empare de lui à l’instant où il aperçoit le Prince de Clèves, qui n’est autre que l’époux de la femme qu’il aime. Sa jalousie se ressent tout au court du roman et reste très forte. Monsieur de Nemours est jaloux de Monsieur de Clèves, jusqu’à son dernier souffle, et même lorsque ce prince décède, la jalousie de Monsieur de Nemours ne disparait pas puisque c’est à cause de la mort de son mari que Madame de Clèves décide de ne pas épouser le duc. Le duc et la princesse sont des personnages étroitement liés de par leur passion que nous avons vue précédemment mais également de par la jalousie qu’ils ressentent.

 

Un troisième personnage les rejoint, c’est Monsieur de Clèves. Effectivement, avant qu’il apprenne que sa femme aime un autre homme, ce prince n’est pas méfiant ou inquiet d’une quelque conque tromperie que sa princesse pourrait faire. En revanche, après avoir entendu les aveux de sa femme, la jalousie s’empare immédiatement de lui. Monsieur de Clèves cherche qui est l’homme qui rend sa femme plus heureuse que lui et comment a-t-il fait pour qu’elle ressente une passion aussi forte envers lui. Très rapidement, il parvient à trouver que cette personne n’est autre que Monsieur de Nemours, sans que Madame de Clèves ne lui dise quoi que ce soit. Il est alors possédé par la jalousie et observe chaque fait et geste des deux amants, tout en interrogeant sans arrêt sa femme qui refuse de lui répondre. Puis il décide d’envoyer un espion afin de surveiller Madame de Clèves et Monsieur de Nemours. Malgré le fait que ces deux personnages ne se voient pas et ne se parlent pas, Monsieur de Clèves tombe malade de chagrin et en meurt, tout en reprochant à sa femme tout ce qu’elle lui a fait. La jalousie qui règne à travers La Princesse de Clèves est une émotion qui lie les trois personnages principaux.

 

Les personnages secondaires connaissent aussi cette émotion, tout comme la passion. Par exemple, Sancerre, l’ami de Monsieur de Clèves, devient fou de jalousie. En effet, il ressent cette émotion envers Monsieur d’Estouville pour Madame de Tournon, qui leur avait promis à tous deux le mariage. La jalousie le mène à la folie lorsqu’il découvre les mensonges que la femme qu'il aimait lui a fait. Cependant, il ne peut montrer aux gens de la Cour cette jalousie, tout comme Madame de Clèves, puisque c’est Monsieur d’Estouville, son ami, qui lui a appris cette liaison. La relation que Sancerre entreprenait avec Madame de Tournon était aussi secrète que beaucoup d’autres. La jalousie est également présente avec le Vidame de Chartres. En effet, cet homme a deux liaisons avec différentes femmes qui ne sont autres que la Reine et Madame de Thémines. Or, ces deux maîtresses ne connaissent pas la vérité sur cet homme et ne se doutent pas de son double jeu. C’est alors que Monsieur de Chartres craint que la lettre que Madame de Thémines lui a écrite revienne en possession de la Reine, car il l’a égarée lors d’un tournoi. Monsieur de Chartres connait la jalousie qu’éprouverait alors la Reine et est effrayé par les conséquences que celle-ci pourrait avoir.

 

On constate donc que la jalousie est la seconde émotion la plus présente tout au long de La Princesse de Clèves. On peut également remarquer que cette émotion est, la plupart du temps, liée à trois personnages. Effectivemement, our que la jalousie s’empare d’une personne, il faut qu’elle soit passionnée par quelqu’un mais également qu’un autre individu se mêle dans leur relation. La jalousie est donc une émotion toute aussi présente pour les personnages principaux et secondaires que la passion.

 

               

 

 L'aveu de Madame de Clèves à son mari le Comte                                                                                                        Le Duc de                                                                                                                                                                                          Nemours qui les espionne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Princesse de Clèves est un roman qui met en scène les gens de la Cour dans un jeu d’émotions, qui ne sont autres que la passion et la jalousie. Toutes deux sont liées, nous pouvons constater que la jalousie n’existe pas sans passion et que ces émotions ne peuvent pas être contrôlées. De plus, on perçoit l’avis de Madame de La Fayette au sujet des histoires d’amour. Celle-ci pense que la passion n’est pas un sentiment de bonheur, mais qu’elle ne mène qu’à une seule et unique chose : le malheur. Madame de La Fayette parvient à nous exprimer son opinion au sujet des émotions et à nous le faire comprendre, à travers un grand nombre de ses œuvres.

 

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